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Renaitre, oui mais comment ? - Le Mot du Padre par le père Jean-Baptiste Perche
A la source de toute vie chrétienne, il y a un appel pressant de la part de Dieu à partager Sa vie en plénitude. En effet, nous ne sommes pas croyants par le hasard de rencontres ou bien même de la chance d’avoir reçu une certaine éducation. Si nous croyons et si nous voulons bien continuer à croire, c’est parce que Dieu nous appelle et nous cherche sans cesse, il nous convie chaque jour à l’aimer de toutes nos forces (Dt 6,5). Et si toute personne humaine est appelée personnellement par Lui à l’aimer, nous croyants, nous avons humblement choisi de lui répondre et de le suivre…
Le croyant consent à se laisser appeler car, dans la foi, il comprend qu’il peut remettre sa vie entière à Dieu afin qu’à travers lui, Dieu puisse se montrer de plus en plus au monde. Ce consentement qui fait entendre l'appel à s’offrir par la lumière de l’amour divin a été rendu possible en nous le jour de notre baptême, où nous avons été unis à la mort et à la résurrection du Christ, événement historique depuis lequel l’Eglise tout entière reçoit sans cesse à travers les siècles et jusqu’à leur fin sa force et sa mission d’ici-bas. Et nous pourrions même dire que cette grande acceptation intérieure, existentiellement bouleversante, a pour objet l’évènement pascal lui-même que Dieu en nous cherchant souhaite ardemment reproduire en chacun à partir de notre « oui » personnel. Depuis le jour de notre baptême et son accomplissement régulier dans l’eucharistie, croire signifie donc consentir à renaître avec le Christ en Dieu pour une vie nouvelle (cf. Rm 6,4 ; Jn 3).
Ainsi, en ce dimanche des vocations, je peux me demander quelle forme prend aujourd’hui mon « oui » personnel à Dieu ? C’est-à-dire, bien-sûr, d’une part, quelle vocation particulière il m’invite à choisir afin que mon baptême soit accompli dans l’Eglise et pour le salut du monde ? Mais d’autre part, de quelle façon singulière il m’invite à vivre personnellement et fidèlement cette vocation par l’exercice de mes propres dons et charismes ? La charité, nous dit le catéchisme, est « la forme de toutes les vertus » (CEC § 1844), ainsi ma vocation particulière est-elle la forme ecclésiale de ma façon personnelle de croire et d’aimer, c'est-à-dire la forme que peut prendre dans l’Eglise mon grand « oui » existentiel à Dieu. Mais par-dessus tout, ce « oui » possède en plus une forme spirituelle et mystique qui n’est autre que la façon unique et singulière avec laquelle je consens jour après jour à vivre cette vocation dans le don personnel de moi-même. En somme, si la vocation est une détermination de notre baptême, les dons et les charismes qui sont remis dans l’Esprit-Saint depuis le jour de celui-ci sont présents en chacun de nous pour offrir au monde et dans le Christ une détermination personnelle de cette vocation et dans sa plus belle actualité d’abaissement et de service.
En effet, lorsqu’elle est déjà bien discernée, c’est au moyen de l’exercice de nos différents talents et charismes que la vocation peut prendre tout son sens de renaissance pascale. Quand nous avons conscience d’un don en nous-même, nous sentons qu’il doit en effet devenir un lieu joyeux et incontournable d’offrande pour notre vie entière. Nous le savons, c’est quand nous le mettons au service des autres que nous pouvons nous laisser transformer et sublimer personnellement. Et à plus forte raison également, l’expression d’un charisme nous fait-il passer de la mort à la vie avec le Christ parce qu’il communique l’Esprit-Saint en personne à celles et ceux qui en bénéficient, faisant ainsi grandir et rayonner l’Eglise tout entière.
En ce temps pascal, cherchons donc résolument à valoriser les dons et charismes afin qu’à travers la vocation de chacun, le grand « Amen » du Christ à Dieu (Ap 3, 14 ; 2 Co 1, 20) soit manifesté à tous dans l’Eglise pour le Salut du monde.
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