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La miséricorde - Le Mot du Padre par l'Abbé Gérard Thieux
C’est à Sœur Faustine Kowalska et à saint Jean-Paul II que nous devons de célébrer, le dimanche après Pâques, la Miséricorde de Dieu.
Voilà une vertu qui, pour les plus jeunes peut-être, semblera vieillotte ou peut-être même légèrement inconnue. Elle fait en effet penser, pour de nombreuses personnes à « gentillesse », « apitoiement », « compassion » ou autres synonymes qui semblent réservés à quelques vieilles dames bien sympathiques ou à quelques saints triés sur le volet.
Or il s’agit ni plus ni moins de « l’image de Dieu », pour reprendre l’expression d’un moine syrien du X° siècle, Jean Bar Kaldoun. Vous avez le droit de ne pas le connaître car il n’est pas très connu – je vous l’accorde – mais retenons cette définition.
De manière peut-être plus simple, notre Pape François nous rappelle que « le visage de Dieu est celui d’un père miséricordieux ».
Dans l’évangile, nous avons tant d’exemples de la miséricorde de Jésus. Il nous suffit de penser par exemple, à cet incroyable scène ou des religieux rigoureux traînent une femme qu’ils ont surprise en flagrant délit d’adultère pour que Jésus confirme qu’elle doit être lapidée. Saint Jean raconte que Jésus leur répondit simplement : “Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre”. Et comme tout le monde s’en allait – en commençant par les plus âgés, précise l’évangéliste non sans un certain humour – Jésus lui dit : Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus.
Cet épisode nous aide à comprendre deux attitudes complémentaires chez Jésus, que nous devrions retrouver chez chacun d’entre nous : la miséricorde – je ne te condamne pas – et la justice – va, et désormais ne pèche plus –.
Et voilà une attitude à méditer pour mieux l’adopter lorsque l’on a, comme c’est le cas dans le scoutisme, la mission d’éduquer les plus jeunes dans le domaine si riche des vertus chrétiennes : savoir nommer avec justice – c’est-à-dire en vérité – les comportements, les paroles, les gestes, mais savoir aussi comprendre que, de même que Paris ne s’est pas fait en un jour comme dit le dicton, de même nos jeunes doivent passer par une longue période d’apprentissage au cours de laquelle nous avons la mission de les aider– avec miséricorde – plus que de les juger. C’est notre responsabilité.
Nos jeunes doivent passer par une longue période d’apprentissage au cours de laquelle nous avons la mission de les aider– avec miséricorde – plus que de les juger. C’est notre responsabilité.
Au demeurant : nous-mêmes, n’avons-nous pas beaucoup plus appris d’un chef ou d’une cheftaine à la fois juste et miséricordieux que d’un chef ou d’une cheftaine un peu trop « mili » à notre goût ?
Alors, retenons, pour notre comportement habituel, cette demande de Jésus : Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux (Luc 6, 36).
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