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Etrange...

22 mars 2022 Le mot du Padre

C’est étrange !  Nous sommes au beau milieu du Carême, et le quatrième dimanche a des airs de fête.
C’est d’abord l’antienne d’ouverture qui exhorte : « Réjouissez-vous... exultez... soyez pleins d’allégresse ». Ensuite les ornements liturgiques sont roses. Rose, c’est la couleur de la joie fraîche, pure. Enfin, l’évangile du jour, l’histoire du fils prodigue, se termine par un festin. 
 
Si vous me permettez la comparaison (le Seigneur me la permet certainement, avec un grand sourire) c’est comme les aventures d’Astérix qui s’achèvent toujours avec un banquet. Tout est bien qui finit bien ! 
 
L’heure est-elle donc venue de relâcher nos efforts de Carême, de cesser nos privations ?
 
Non bien entendu, parce que le Christ n’est pas encore ressuscité.
Au contraire, sa Passion se rapproche. Jésus, déjà saisi par l’angoisse, va bientôt monter à Jérusalem où il mourra crucifié. 
 
Alors ? Alors la liturgie d’aujourd’hui rappelle que le Carême prépare et annonce le renouveau que Notre Seigneur nous mérite par sa Passion, et à laquelle il nous associe par nos efforts 
 
Prenons un exemple.  On connait le dicton champêtre : « Taille tôt, taille tard, mais taille en mars ». C’est, en effet, à cette époque de l’année que, dans les parcs des villes, les jardiniers municipaux taillent énergiquement les plantes et les arbustes. Si on leur demande pourquoi, ils s’exclament : « Nous préparons la prochaine montée de la sève, nous préparons une belle floraison au printemps qui vient bientôt ». 
 
Aussi, cela vaut la peine de tailler aujourd’hui dans notre vie pour permettre à la grâce — comme la sève des plantes — de nous sanctifier davantage demain ; et demain, c’est Pâques. 
 
Voilà : la liturgie festive de ce quatrième dimanche de Carême assure qu’efforts, privations, générosités fleuriront bientôt notre âme. Cette semaine-ci, le livret de Carême destiné aux Guides-aînées et Routiers — il est profitable aussi aux « anciens » — met l’accent sur le service. Il y est rappelé que la Sainte Vierge Marie dit à l’archange Gabriel : « Je suis la servante du Seigneur ». Ce sont de bons efforts ces services humbles, discrets, que nous multiplions en Carême, c’est là que nous apprenons à « donner sans compter ».
 
 
Achevons notre méditation par un tableau émouvant — j’allais dire tendre — de la parabole du fils prodigue. Le cadet s’apprêtait à rentrer en catimini à la maison après avoir été houspillé. 
Non, il est couvert de baisers par son père. 
 
N’ayons pas peur de Dieu, malgré nos bêtises, nos péchés. Au contraire, contrits, repentants, jetons-nous dans ses bras affectueux. Amen




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