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Les turbulences de notre vie, le Mot du Padre par l'Abbé Gérard Thieux
21 janvier 2021
Le mot du Padre
« Le scout chante et rit dans les difficultés » : voilà un article de la loi bien utile par les temps qui courent, tant les sujets d'inquiétude se multiplient. Je suis à peu près sûr que l'un de mes confrères l'a déjà évoqué dans un article du Rasso, mais vu l'actualité, il ne me semble pas inutile d'y revenir.
Que signifie exactement cette attitude que nous demande l'esprit scout ? Est-ce que cela veut dire que le scout, la guide, les chefs, sont des optimistes incurables, voire un peu benêts, pour qui tout va bien par définition ? Sur qui les « problèmes » glissent comme l'eau sur les plumes du canard ? Qui esquivent les obstacles comme le torero esquive la charge du taureau en incitant la foule à crier « Olé !!! » ?
Certes non ! Le chrétien vit dans le monde réel, pas chez les bisounours… Il connaît la vie et ses complications, mais il connaît aussi la confiance, parce qu'il a la foi. Il connaît également la vie et les enseignements du Christ, et il se souvient des paroles de Jésus :
Celui qui veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix chaque jour et qu'il me suive… (Lc 9, 23)
L'une des grandes différences entre un croyant et quelqu'un qui ne l'est pas, ne consiste pas à ignorer les problèmes, difficultés, obstacles etc. mais à les regarder avec un regard apaisé parce que Dieu est là, toujours, à nos côtés.
Peut-être avez-vous entendu cette histoire, probablement vraie et qui en tout cas pourrait l'être, de cette dame qui se retrouve dans un avion, assise à côté d'un jeune garçon très occupé à remplir son cahier de coloriage. Tout se passe bien jusqu'à ce que l'avion entre dans une zone de turbulences qui secoue l'avion de plus en plus fort ; certains passagers commencent à s'inquiéter, d'autres se mettent carrément à crier. Le petit garçon, lui, continue son coloriage tant bien que mal. La dame, elle, s'est mise à crier aussi, de temps en temps, comme les autres, et elle profite d'une légère accalmie pour s'adresser à son jeune voisin : « Mais tu n'as pas peur ? » – Non ! répond-il avec assurance… – Mais comment fais-tu pour ne pas avoir peur ? – Pourquoi voulez-vous que j'aie peur ? Celui qui pilote l'avion, c'est mon papa, et il est très fort en pilotage !
Dieu est notre Père. Par le baptême nous sommes montés dans son « avion ». Il sait où il nous emmène, et nous aussi. Les turbulences ? Il les connaît et il sait comment éviter qu'elles ne mettent en danger les passagers que nous sommes. Mais pourquoi ne les évite-t-il pas ? Ce serait plus pratique pour nous, non ? L'essentiel n'est pas d'en connaître l'explication, mais de savoir que Dieu, lui, a l'explication. Ceci dit, pour nous aider à comprendre un peu, n'oublions pas la première turbulence de l'histoire : le péché originel. Car avec lui, l'harmonie de la création s'est en quelque sorte éteinte et les problèmes ont commencé… Il nous suffira de penser au premier « problème » survenu dans la nouvelle vie en dehors du Paradis : Caïn et Abel. Depuis, l'histoire se répète. Mais il y a eu Bethléem, où nous venons de passer quelques jours : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime ! (Lc 2, 13-14). Jésus est venu nous montrer le chemin du Ciel, et ce chemin passe par sa croix, prélude à sa résurrection. Et pour nous, prélude à la Vie éternelle, bienheureuse.
Voilà pourquoi le scout chante et rit dans les difficultés. Parce qu’il a confiance. Parce qu’il a la foi. Seigneur, augmente en nous la foi ! (Lc 17, 5).
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