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Les fins dernières, le Mot du Padre par l'Abbé Tristan de Chomereau

30 octobre 2020 Le mot du Padre

Un vent mouillé faisait virevolter les feuilles mortes près du monument aux morts du cimetière. C'était un 11 novembre. Le maire frissonnait, entouré de son conseil municipal et d'anciens combattants chenus portant leurs drapeaux tricolores. Le curé énonçait les morts au combat de la paroisse. Après chaque nom, les enfants de l'école répondaient de leur petite voix : « Mort pour la France ! ». L'atmosphère était aussi saisissante qu'émouvante. À la fin de la cérémonie, un jeune garçon s'exclama soudainement en regardant la campagne couleur d'automne : « La nature meurt aussi ! ».
 
Nous aussi, nous mourrons, tôt ou tard. Mais comme la nature au printemps, nous ressusciterons lors du « jugement universel », à la Parousie, enfin libérés du péché et de la mort. La mort est une pâques, un passage vers le Père.
 
L'Eglise fait considérer les « fins dernières » en novembre ; car, comme le dit l'épître aux Hébreux, « nous n'avons pas ici notre demeure définitive, mais nous recherchons la future ». Source d'espérance, la certitude de l'éternité donne son sens à notre bref passage terrestre.
Mais pourquoi cette vie ici-bas ? Qu'y faire ? Mgr Aupetit déclarait ces jours-ci : « Si l'espérance de l'éternité a déserté nos consciences, alors il reste la vie terrestre, qui se rétrécit peu à peu, comme une peau de chagrin, à notre capacité de jouissance ».
Un scout, lui, vit face à l'éternité, sans peur de la vie, sans peur de la mort. Il « est fait pour servir et sauver son prochain » et sauver son âme ; c'est-à-dire qu’il mérite avec Jésus-Christ son salut par ses bonnes œuvres.
 
De fait, juste après la mort, intervient le « jugement particulier » : Jésus portera un jugement sur notre vie, au terme duquel nous serons ou damnés ou sauvés. Sur quel critère ? Saint Jean de La Croix le dit : « Au soir de notre vie nous serons jugés sur l’amour ».
Pour le scout qui fait un service quotidien de sa vie, ce juge sera tout simplement… Jésus, l'ami d’une vie, le frère qui l'aura nourri de son corps, qui lui aura souvent pardonné ses péchés dans la confession, avec qui il se sera entretenu dans la prière, sur les pas duquel il aura marché maladroitement. Au fond, le scout vit de sorte qu'il donnera au Christ la joie de le juger.
 
Aussi Jésus lui dira les paroles de la paraboles : « Bien serviteur bon et fidèle. Tu as été fidèle dans les petites choses, je t'établis sur de grandes. Entre dans la joie de ton Seigneur ».
« Et mes péchés, mes manques ? » s'exclamera peut-être le scout. — « N'ai-je pas mérité sur la Croix la rémission de tes fautes ? N'as-tu pas souvent reçu une indulgence plénière ? ».
L'âme expiera peut-être au purgatoire des reliquats car « rien de souillé ne se présentera devant Dieu » dit l'Ecriture. Mais cette purification sera pleine d'amour et d'espérance.
 
Abbé Tristan de Chomereau
CR de la 1e et de la 4e Courbevoie
Vicaire de la paroisse Saint Maurice de Courbevoie

 




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