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« 24 heures dans la vie de Jésus » - Le Mot du Padre par l'abbé Tristan de Chomereau
Au sortir de la synagogue de Capharnaüm, où il avait délivré un homme possédé d’un esprit impur, Jésus se rend avec ses disciples dans la maison voisine de Simon Pierre. Il y guérit la belle-mère de l’apôtre qui était fiévreuse. Aussi lui amène-t-on au coucher du soleil, après le sabbat, tous les malades et les possédés.
Le lendemain, bien avant l’aube, Jésus sort discrètement et prie dans un lieu désert. Le Seigneur n’aura dormi que quelques heures malgré une veille fatigante, mais il a hâte de s’entretenir avec son père, sans doute des âmes qu’il rencontre. Les disciples, ne le trouvant pas au réveil, le cherche. Rejoint, il leur dit : « Allons ailleurs dans les villages voisins afin que là aussi je proclame l'Évangile ».
Tirons deux applications pratiques pour notre vie chrétienne de ce passage de l’Évangile.
Première application. Par trois fois, saint Marc montre Jésus priant seul : au début de sa vie publique, au cœur de son ministère et à Gethsémani. Comme le conseille saint Josémaria : « Au seuil de chacune de tes journées, lorsque tu te disposes à travailler près du Christ et à répondre à tant d'âmes qui Le cherchent, convaincs-toi qu'il n'existe qu'un seul chemin, le recours à Notre-Seigneur »[1].
Il est courant, dans nos camps d’été, que la maîtrise et les CP se réveillent avant les scouts pour prier les laudes, encore somnolents comme Jésus devait l’être à Capharnaüm au petit matin. Mais c’est de là que provient l’efficacité de leur mission éducative. Il en va de même pour notre tâche quotidienne. Une prière matinale, fût-elle brève, porte du fruit dans la journée.
"Une prière matinale, fût-elle brève, porte du fruit dans la journée."
Deuxième application. Bien des Galiléens étaient possédés d’esprits impurs dont le Seigneur les délivra. Ne serait-ce pas notre cas ? Parfois, la tristesse, le découragement, l’abattement nous envahissent et nous dominent ; c’est aussi l’envie, la colère, le ressentiment. Tournons-nous alors vers Notre-Dame, comme saint Bernard de Clairvaux le conseille dans sa belle prière : « Regarde l’Étoile, invoque Marie ». Mais accourons surtout au Seigneur pour qu’il nous délivre de ces véritables possessions. Dans l’Évangile, les possédés délivrés deviennent paisibles : celui de Gésara[2] demande même à Jésus de le suivre partout où il ira. Et pourtant, quand Jésus lui demanda son nom, les démons répondirent à sa place : « Légion est mon nom ». Il vivait dans les cimetières au contact des morts, faisait couler son sang et dévoilait sa nudité. La symbolique de cet évènement est claire. N’est-ce pas ce qui nous arrive, métaphoriquement, tant que Jésus ne nous délivre pas ?
"Mais accourons surtout au Seigneur pour qu’il nous délivre de ces véritables possessions"
Nous n’en sommes pas toujours responsables car on est facilement victime de son tempérament, de ses faiblesses psychologiques. Mais parfois l’effort ascétique manque pour mettre le holà aux pensées négatives qui nous font du mal. Il faut d’ailleurs se garder de trop « psychologiser » pour ne pas esquiver la responsabilité de nos actions et ne pas faire preuve d’énergie intérieure.
Parfois aussi ce sont carrément des fautes commises dans l’un de ces péchés capitaux que sont la colère, la tristesse, la jalousie, l’envie. Le remède est alors la confession sacramentelle qui non seulement pardonne le péché mais fortifie l’âme pour mieux combattre contre ses travers.
Et ceux qui dépendent d'une manière ou d'une autre de nous ont besoin de notre sérénité d’enfants de Dieu.
[1] Forge, n° 72, Le Laurier, Paris.
[2] Cf ; Mc 5, 1-20.
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