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La BA, marque d'un bon scout - Le Mot du Padre par le Père Bertrand Auville

21 avril 2021 Le mot du Padre

Le scoutisme est une pédagogie de l’action.

Traditionnellement, il s’agit d’une action bonne : la B.A. quotidienne qui est la marque du bon scout ! Laissez-moi vous proposer trois pistes de réflexion pour mener à bien cette tâche aussi noble qu’abordable, à la grâce de Dieu : 

  • La vie chrétienne suppose de faire des compromis, mais sans se compromettre

Le chrétien est un homme comme tout le monde. Il est astreint aux fondamentaux moraux. Il ne peut pas s’y soustraire. Le créateur nous a donné un monde à habiter. Il ne nous demande en aucun cas de fuir le monde pour se réfugier dans telle ou telle thébaïde. Tout au contraire, il nous enjoint de transformer le monde dans lequel nous vivons à la manière d’un ferment dans la pâte. Dès lors que nous voulons faire l’œuvre de Dieu, il convient de faire montre de pédagogie. Il faut prendre les gens là où ils en sont pour les mener là où le Seigneur les veut, tout en respectant le rythme de chacun. Un exemple : le capitalisme n’est pas un système économique calqué sur l’Évangile, loin s’en faut. Les encycliques sociales des différents papes le rappellent à l’envi. Cependant, ce système économique est tellement devenu la norme qu’il serait vain de lutter contre. En revanche, un chrétien ne saurait s’y vautrer. A lui d’en faire un usage le moins mauvais possible. A lui de remettre l’homme au centre. A lui encore de rappeler que la fin ne peut justifier tous les moyens. A tout le moins, à lui d’appliquer la théorie du moindre mal s’il ne peut parvenir à celle du plus grand bien.

  • La morale chrétienne est le fruit d’une expérience spirituelle

Celui qui a fait l’expérience du Christ ne peut pas agir comme s’il ne connaissait pas Celui qui est le chemin, la vérité et la vie. Il doit y avoir une cohérence entre l’expérience spirituelle fondatrice que tout chrétien a fait un jour ou l’autre et sa manière de vivre. Celui qui aurait des beaux discours et une pratique déplorable, celui-là est un menteur, un hypocrite ou un escroc. Le Christ a des paroles parmi les plus virulentes envers ces sempiternels pharisiens ! Quand on aime, on ne compte pas dit la sagesse populaire. Quand on croit, on ne mesure pas ses efforts pour mener une vie droite, pourrait-on ajouter.

  • Ultimement, la conscience éclairée est la norme.

Saint Thomas d’Aquin, le docteur angélique, rappelle que la conscience est le tribunal ultime du discernement entre ce qui est beau ou laid, bien ou mal. Le chrétien se doit de suivre sa conscience, fût-elle erronée. S’il tel n’était pas son agir, il se compromettrait gravement à faire ce que sa conscience réprouverait qu’il fît. Cependant, pour bien comprendre la portée de cette sentence de Saint Thomas, il faut ajouter que la conscience doit être éclairée par le Seigneur lui-même, par ce Dieu qui nous parle dans la Bible, par ce Dieu à qui l’on peut parler dans la prière, par ce Dieu dont la Tradition nous dit la présence à travers les âges par la force de son Esprit Saint, par ce Dieu enfin que l’on ne peut trouver seul, mais qui subsiste dans son Église c’est-à-dire dans ce conglomérat disparate de ceux qui croient en lui.

 

Père Bertrand Auville
CR de la meute 1ère Vanves

 




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