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« Bonne année ! » ? - Le mot du Padre par le Père Jean-Baptiste Perche
En ce début d’année 2022, face à de nombreux défis, que pourrions-vous donc nous souhaiter les uns aux autres ? Il y aura tant et tant d’interrogations auxquelles nous devrons faire face : sur le plan local et national, démocratique ou ecclésial. Sans compter nos défis plus personnels, professionnels ou familiaux... Alors, quels voeux pourrions-nous donc formuler ?
En ce temps de Noël, le témoignage des mages peut sans doute nous inspirer. La beauté de l’évangile de l’épiphanie réside à n’en pas douter dans le contraste important qu’il y a entre d’une part, les bénéficiaires légitimes de la venue du messie divin, le roi Hérode, les scribes et les prêtres, et d’autre part, les bénéficiaires effectifs que sont les rois-mages. Ces hommes, de savants astrologues venus d’Arabie eurent pris sur eux de venir vérifier la qualité de leurs investigations par le moyen d’un voyage jusqu’en Judée. Leur honnêteté intellectuelle les aura poussés jusqu’à venir s’incliner devant un autre roi, un nouveau-né à la fois grand et encore inconnu à leur yeux qu’une étoile dans le ciel leur indiquait. En somme, leur culture et leur science propres les conduisirent à l’enfant Jésus ; alors qu’Hérode et sa cour, qui étaient pourtant dépositaires du savoir traditionnel d’Israël, savoir pétri de l’espérance divine d’un relèvement proche préférèrent ourdir un complot contre Lui, qu’ils auraient pourtant dû aller vénérer comme leur messie et leur sauveur.
Par ce contraste dramatique, saint Matthieu nous aide à recevoir l’annonce de notre Salut dans le Christ comme un bien absolu et universel que nulle culture et nulle destinée humaine et nationale ne peuvent enfermer tout à fait.
A fortiori, toute culture et même toute science peuvent à leur manière, au moyen de la part d’universel qu’elles contiennent, conduire leurs détenants à la contemplation du principe sans principe qui est la Parole primordiale advenue dans le temps et l’espace transformant la vie du monde et son histoire (cf. Concile Vatican II, Dei Verbum § 6).
Notre attention de début d’année devrait donc sans doute être tournée vers la culture. Albert Camus disait qu’à trop mal nommer les choses, on risquait d’accroitre le malheur du monde. Autrement dit, si nous voulons être des hommes et des femmes bien vivants cette année, nous devons apprendre à estimer tout ce qui nous baigne culturellement et nous façonne : notre philosophie, notre histoire, l’art et la littérature qui, tout en nous reliant les uns aux autres forgent aussi notre manière présente et commune de vivre, d’apprendre, de connaitre et d’aimer. La culture forge la vie des hommes ! Elle en est l’épaisseur vive ! Et, se vouloir dignement imprégné de culture constitue également un pré-requis indispensable à la recherche personnelle et authentique du Christ, venu appeler les vivants comme les mages à bien plus de vie qu’ils n’auraient jamais pu en contempler par eux-mêmes (Mtth 8, 22) ! Et il faut dire qu’en retour, la foi nous aide aussi à estimer la part de la culture que l'incarnation du Verbe a déjà rachetée par l’annonce de l’Evangile et dans le but d’unir tout le genre humain, sa part d’universelle, de bien commun. La foi me pousse à chercher à quel point, de par le bénéfice de cette culture qui est la mienne, le rapport au monde et les décisions qu’elle fonde en moi, je peux être finalement relié à tout homme ici-bas quelque soit son milieu et son origine. Jacques Sevin dit dans Le Scoutisme : « Ton prochain, ce n’est pas seulement les scouts, ni tes concitoyens, ni les hommes qui parlent la même langue que toi et qui sont nés du même côté de la rivière. C’est tous les hommes. »
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Sainte année à tous, sous le sceau d’une culture vivante et approfondie que la foi au Christ est venue éclairer et sanctifier ! Puissions-nous cette année partir à la recherche de la lumière du messie présente dans tous les pans de la culture afin d’amener toute personne à lui (cf. Lc 2, 14) ! Laissons l’Esprit Saint guider et nourrir notre apprentissage de la vie du monde, de sa sagesse et de ses arts afin d’être en mesure d'aimer chacun plus intensément en actes et en vérité (1 Jn 3, 18) !
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