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Aller de l'avant - Le mot du Padre par le Père Perche
« Aussi, je vous le dis :
Le royaume de Dieu vous sera enlevé
pour être donné à une nation
qui lui fera produire ses fruits. » Mt 21, 43
Pour une part, la beauté de la foi chrétienne, réside dans le fait qu’elle voudra toujours inciter celles et ceux qui l’embrassent à aller de l’avant au cœur de tous les changements de ce monde. Elle procure une sorte d’indépendance humaine, toujours à vivifier, qui détache des événements et des idées pour les critiquer intérieurement et les investir de manière renouvelée et passionnée. En ce sens, je crois que le mouvement éducatif qui prépare le plus cette réadaptation permanente du corps et de l’esprit face aux défis de l’époque doit sans doute être notre belle école, le scoutisme.
Nous savons qu’il y a en nous comme une sorte de ferment d’autonomie face à la vie et ses difficultés. Les camps auxquels nous avons participé ont contribué à dévoiler en nous la source d’une énergie étonnante, toujours neuve, lorsqu’il s’agit de prendre une décision à un moment difficile. Il en est de même lorsque face à un obstacle, il ne serait question en fin de compte que d’avancer et d’aller au-delà. Une des vertus que le scoutisme apprend le plus d’ailleurs est sans doute l’auto-détermination devant le projet de Dieu qui nous sauve, c'est-à-dire le consentement à toujours vouloir rester en mouvement ici-bas avec ses compagnons de route et jusqu'à la vie éternelle. Ainsi, quand je célèbre la messe sur un camp scout, il me semble que le temps s’arrête, comme si nous étions presque arrivés à ce bout du chemin, là où Dieu réside, là où il nous souhaite de toutes façons.
Certains en me lisant, éprouveront sans doute la nostalgie des heures entre compagnons, celles de la route, ou du feu. Cependant, la belle dynamique d’indépendance doit à présent œuvrer dans un quotidien moins formel, sans insignes ni drapeaux si nous pensons qu’elle est bien de nature à faire avancer vers le ciel. Le Salut de Dieu est une proposition permanente et nous n’avons pas d’autre possibilité que de le choisir, avec Celui qui nous le propose, Jésus-Christ, encore et toujours si nous aimons Dieu et chacun de Ses enfants. Ainsi, si nous ne voulons pas que le Royaume de Dieu nous soit enlevé, comme à ces vignerons de la parabole qui cherchaient à en être les propriétaires indus à cause de leur vénalité, de leur folie, nous devons apprendre à nous laisser délester des sentiments, des idées, des pratiques ou des attachements qui viennent alourdir notre sac d’ici-bas. Nous partions en exploration avec le minimum, en prévision des heures les plus chaudes, des chemins les plus escarpés... Pourquoi ne pas nous préparer pareillement en vue d’offrir au milieu des autres un engagement plus serein, créatif et efficace, dans la vie professionnelle par exemple ou afin de garder les bras plus disponibles pour porter nos enfants ou les plus humbles de nos frères et sœurs qui ont eux aussi besoin d’éprouver avec détachement le goût du ciel ?
Après les acquis éducatifs de la jeunesse, l’Esprit saint travaille toujours la foi en nos cœurs afin qu’elle nous situe dans le monde comme d’infatigables pèlerins : toujours plus libres et déterminés en face du Salut de Dieu.
Bonne route à chacun !
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