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Rien à moitié... Le Mot du Padre, par l'Abbé Raphaël Cournault
Lorsque j’étais scout, nous aimions bien transformer l’article 7 de la loi… « Le scout obéit sans réplique et ne fait rien à moitié » en « Le scout ne fait rien sans réplique et obéit à moitié ». Derrière cette formulation amusante - et bien adolescente - se cache pourtant une attitude qui guette chacun d’entre nous et qui révulse Jésus : « Ils disent mais ne font pas ». Voilà l’attitude que Jésus dénonce souvent chez les pharisiens et qui guette chaque scout que nous sommes. Notre bel uniforme, notre idéal est une belle façade, un beau « oui » au Seigneur. Mais est-elle comme certains immeubles parisiens fraichement ravalés de l’extérieur qui sont pourtant des ruines à l’intérieur ?
Nous vivons dans une société où le plaisir, l’instantanéité et l’individualisme semblent triompher. Et l’on croit être libre parce que l’on peut faire « ce que l’on veut, quand on veut, avec qui on veut ». Pourtant, le Seigneur nous invite à un autre chemin : celui de l’engagement et du don de nous-mêmes. Le violoniste qui renonce à un dîner entre amis pour travailler son violon pose un acte de liberté. Le chef scout qui organise son année estudiantine pour assumer son engagement pose un acte de liberté. Le jeune père de famille qui renonce à une bière avec ses collègues pour rejoindre sa famille à la maison… A certains moments, l’un et l’autre seront peut-être tentés de préférer un plaisir plus immédiat et plus facile à cet engagement de longue haleine.
Cette fidélité à nos engagements pourrait paraître rétrograde, et pourtant, elle est un vrai lieu de sanctification et de témoignage comme le disait Saint Jean-Paul II aux jeunes réunis à Rome aux JMJ de l’an 2000 : « Aujourd’hui encore, croire en Jésus, suivre Jésus sur les pas de Pierre, de Thomas, des premiers Apôtres et témoins exige de prendre position pour Lui et il n’est pas rare que ce soit comme un nouveau martyr : le martyr de celui qui, aujourd’hui comme hier, est appelé à aller à contre-courant pour suivre le divin Maître[…]. Il ne vous sera peut-être pas demandé de verser votre sang, mais de garder la fidélité au Christ, oui certainement ! Une fidélité à vivre dans les situations quotidiennes : je pense aux fiancés et à leur difficulté de vivre dans la pureté, au sein du monde actuel, en attendant de se marier. […]. Je pense aux relations entre amis et à la tentation de manquer de loyauté qui peut s’insinuer entre eux. ». Dans toutes ces situations et dans bien d’autres, notre société attend de nous, scouts et anciens scouts, un exemple, un témoignage et une cohérence entre la parole et les actes.
La fidélité à la Parole de Dieu, comme la fidélité à la parole donnée et à nos engagements nous fait grandir chaque jour sur la voie du Seigneur : « On pourra compter sur ma parole de scout » dit-on au jour de sa promesse. Ainsi donc, en ce début d’année, voilà une bonne question à discerner avec son père spirituel, sa marraine ou son parrain scout, son époux ou son épouse : quels engagements je vais choisir cette année pour vivre ma promesse ? Quels engagements au service des plus pauvres et du Seigneur ? Quels engagements spirituels ? Quels moyens je vais prendre pour que ma fidélité à ceux-ci soit réelle et porte du fruit et soit un véritable témoignage ? Quelle grâce dois-je demander pour une plus grande cohérence entre ma parole et mes actes ?
En cette rentrée, gardons au cœur la parole de l’Evangile : « Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais. » (Mt 5,33-37).
Abbé Raphaël COURNAULT, RS
Voir aussi le mot du Padre en vidéo sur « La Franchise », thème d’année des Guides et Scouts d’Europe par l’abbé Guy-Emmanuel Cariot
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