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Scout un jour, scout toujours. Oui, mais comment ?
En pèlerinage, il m’est quelquefois arrivé de chanter avec les autres pèlerins le chant de la promesse. Au refrain, je me demandais combien parmi eux feraient le salut scout. Et finalement ma surprise n’est pas tant venue du nombre de personnes que de l’âge de certains : on pouvait donc avoir près de 80 ans et chanter encore avec ferveur ce chant appris à l’âge de 12 ans.
A l’âge de 80 ans, pour ceux d’entre nous qui y arriverons, quelles sont les chants et chansons avec lesquelles nous aurons traversé la vie depuis l’adolescence en nous souvenant des paroles et du sens qu’elles donnent à notre vie ? Il y a bien sûr les comptines du type de « frère Jacques ». Mais la comptine donne-t-elle un sens à notre vie ? Il y a les cantiques chantés dans nos églises le dimanche. Et c’est au nombre de ceux-là qu’on pourra élever le chant de la promesse. Je suis même heureux de dire dans cet article que nous avions choisi avec ma femme ce chant pour le jour de notre mariage (bien que ma femme n’ait jamais fait de scoutisme) ; il y avait pourtant plus de dix ans que j’avais quitté l’uniforme.
Scout un jour, scout toujours.
Un jour, à l’âge de 12 ou 13 ans, on s’engage à servir, « s’il plaît à Dieu, pour toujours ». Mais que sait-on de « toujours » ? Sans doute peu de choses. Avec de la réflexion, on se dit que « toujours » correspond à l’âge de nos grands-parents entre 60 et 80 ans. Pourtant nos grands-parents disparaissent un jour (certains n’ont même pas eu la chance de les connaître), et puis notre tour vient de quitter l’uniforme et il faut apprendre à rester scout et à servir sans ces repères charnels et symboliques qui ont balisé le début du chemin et l’horizon. Comment être toujours scout quand les exemples de nos grands-parents et les symboles se dissipent ?
C’est par l’exemple que nous nous donnons mutuellement entre anciens scouts que les braises de notre feu sacré rougeoient à nouveau. C’est le souffle d’un pèlerinage de pères de famille ou de chrétienté, d’un engagement comme chef de groupe, d’un entretien d’embauche avec un interlocuteur scout, c’est l’épopée d’un aventurier célèbre qui porte la marque du scoutisme qu’on se raconte, c’est le souffle d’une lecture vivifiante de Guy de Larigaudie, c’est d’avoir épousé un conjoint qui était scout et qui a gardé lui aussi le feu sacré, c’est un voyage sur les pas de Baden Powell, du père Sevin, c’est l’engagement dans une association caritative ou artistique où j’apporte les savoir-faire développés dans mon poste d’action, c’est accueillir un camp scout l’été chez soi.
Toujours servir, ce n’est pas chercher l’exploit, mais c’est d’abord chercher les bons exemples au contact desquels notre feu sacré se ranime.
Et puis il y a les événements insolites de l’actualité qui nous rejoignent dans notre histoire scoute. Comme les Jeux Olympiques par exemple.
En 2024, la France accueillera les Jeux Olympiques. Que ces olympiades, même sans dimension religieuse (bien que nous devions la devise « plus vite, plus haut, plus fort » à un moine dominicain) soit un souffle sur nos braises : que la flamme olympique ranime nos ardeurs scoutes. Ne serait-ce que parce que cet événement sportif est caractérisé par une forme de gratuité ; en effet, les athlètes concourent d’abord pour leur pays avant de concourir pour eux-mêmes et la plupart d’entre eux sont des sportifs amateurs qui ont un métier par ailleurs. Ils entrent en compétition avec l’envie de faire gagner une équipe et un pays dans l’esprit sportif qui caractérisent toutes nos olympiades scoutes.
Scout toujours : toujours plus vite, toujours plus haut, toujours plus fort.
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