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S'entraîner, le Mot du Padre par l'Abbé Raphaël Cournault
18 février 2021
Le mot du Padre
Pour bien comprendre le sens du Carême, il faut regarder de près la messe du mercredi des Cendres et particulièrement la prière d’ouverture : « Accorde-nous, Seigneur, de savoir commencer saintement, par une journée de jeûne, notre entraînement au combat spirituel : que nos privations nous rendent plus forts pour lutter contre l'esprit du mal. » Le Carême est donc un entraînement. Tout bon scout le sait : pour faire de bonnes installations au grand camp, il faut avoir manié le ciseau à bois l'année durant. Pour décoder rapidement les messages du grand jeu, il faut avoir beaucoup travaillé le morse et les autres codes en amont.
L’entraînement est ce temps « perdu » qui permet de gagner la course le jour venu. Ceux qui participent aux Jeux Olympiques s'entraînent de longues heures pour une course qui aura lieu quatre ans plus tard.
Le Carême est pour nous, scouts et chrétiens, ce temps d'entraînement au combat spirituel. Car nous sommes tous bien marqués par la tentation, le péché, le combat contre l'esprit du mal.
Le Carême est pour nous, scouts et chrétiens, ce temps d'entraînement au combat spirituel.
Alors, en ce dimanche, Jésus nous offre deux bonnes nouvelles.
La première c'est que dans ce combat, Jésus est présent, mais plus encore qu'il est vainqueur de toutes les formes de tentations. Jésus met KO le démon dans son face-à-face désertique. Cela signifie que si nous sommes accrochés au Christ, nous serons aussi vainqueurs.
La seconde c'est que l'Eglise nous offre, à la suite de Jésus au désert, les moyens pour cet entraînement, les moyens de rester attachés au Christ : le jeûne, la prière, le partage.
Jeûner d'abord… ce n'est pas simplement renoncer à 3 carrés de chocolats… c'est sympathique mais peut-être un peu léger comme entraînement ! Jeûner, c'est choisir de renoncer, pas pour le plaisir de renoncer mais pour éviter de nous engourdir l'âme. On peut dans le domaine du corps : jeûner d'alcool, de cigarettes, de sucre ou de café, en choisissant de jeûner au pain et à l'eau un jour de la semaine. Ce jeûne-là entraîne notre âme à maîtriser nos appétits sensibles, à ne pas être trop esclave de nos désirs corporels. On peut aussi jeûner pour nous libérer : d'internet, des réseaux, de Netflix, de télévision, de musique… Nous souvenant que « l'homme ne vit pas seulement de pain et d'eau mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ».
Jeûner c'est choisir de renoncer, pas pour le plaisir de renoncer mais pour éviter de nous engourdir l'âme.
La prière ensuite : comment remettre Jésus au cœur de ma journée ? « Un pied, deux genoux » disait un bon père spirituel. Chaque matin, dès le réveil, tu mets deux genoux en terre pour prier l'Angélus. C'est un exemple, chacun doit trouver dans sa vie concrète ce petit « plus » du temps de Carême. Cette messe vécue entre midi et deux à côté du travail ; ce temps d’adoration glané ; ce chapelet récité en couple ; ce chemin de Croix médité dans le train du matin.
Le partage enfin. Il nous décentre de nos nombrils pour mieux découvrir Dieu dans les autres. Il nous libère de la tentation de la « possession » et nous aide à vivre la loi scoute : « le scout est fait pour servir et sauver son prochain ». Partager son argent, même si on en a peu, c'est entrer dans la logique de l'Évangile, c'est nous détacher de la terre pour entrer dans la patrie du Ciel.
Nous avons 40 jours d'entraînement… coachés par l'Esprit Saint, soutenus par nos efforts pour gagner la seule course qui ait de l'intérêt pour notre vie… non pas celle des olympiades mais celle du Salut !
Bonne séance !
Abbé Raphaël COURNAULT, RS
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