Pour l'amour de Dieu - Le mot du Padre de l'abbé Tristan de Chomereau

Dans l’évangile de ce troisième dimanche de l’Avent, Jean Baptiste, après une invitation à la conversion, donne des avis à trois catégories de personnes qui demandent quoi faire pour préparer la venue imminente du Sauveur :

- aux foules, Jean demande de partager ;

- aux collecteurs d’impôts, Jean conseille d’être honnête ;

- aux soldats, Jean demande qu’ils se contentent de leur solde.

Quelles résolutions prenons-nous pour préparer Noël ? Jésus désire renaître dans notre cœur et dans le monde. Il n’y a guère de place pour lui dans la société contemporaine comme il n’y avait pas de place pour lui dans l’auberge de Bethléem. D’humbles bergers ouvrirent une étable à la Sainte Famille. Avant que Jésus naisse, Joseph aura nettoyé une mangeoire, répandu de la paille fraîche, retiré les toiles d’araignées. Mais il ne put transformer l’étable en palais. Pourtant l’Enfant Jésus y fut bien.

De même, deux semaines d’effort ne nous suffiront pas pour accueillir Jésus dans un cœur saint. Mais nous pouvons, comme Joseph, rendre notre cœur plus présentable, le purifier. Et le Seigneur s’y trouvera bien.

Les ornements sont roses en ce troisième dimanche de l’Avent. Cette couleur signifie que nos efforts d’Avent, symbolisés par la couleur violette habituelle, apporteront la douce joie de la venue de Jésus chez nous : Gaudete !

Comme Marie qui a donné son Fils au monde après l’avoir porté neuf mois, nous pouvons faire grandir silencieusement Jésus dans notre âme pour le donner à ceux qui nous entoure. Les bergers, avertis par l’ange, se hâtèrent d’adorer l’Enfant, et racontèrent ce qu’ils avaient vu. Bien de nos proches ou collègues de travail peuvent découvrir la miséricorde divine par notre parole et notre comportement chrétien.

Le « mot d’ordre annuel » du scoutisme d’Europe est d’actualité : « Seigneur, Jésus, apprenez-nous à être généreux, à donner sans compter ».

Jésus dira à ses disciples : « Apprenez-de moi ». Jésus se donne en exemple avant même d’enseigner ! Quel est cet exemple ? Il livre sa vie. L’aviateur George Guynemer, héros de la guerre de 1914-18, disait : « Quand on n’a pas tout donné, on n’a rien donné ». On le sait, tout donner à Dieu, et par conséquent, tout donner aux autres, consiste à tout faire pour l’amour de Dieu ; saint Paul le précise : « Soit donc que vous mangiez, soit donc que vous buviez, ou que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 CO 10, 31). Traduisons : « Que je m’occupe des miens, que je travaille, que je me dévoue, etc., je le fais par amour de Dieu ». L’apprentissage à la générosité est affaire de tous les jours : nous luttons pas à pas contre l’égoïsme, contre la commodité, l’embourgeoisement…

Je songe en particulier à la disponibilité infatigable des cheftaines et chefs de groupe, de district, de Province, des cheftaines et chefs d’unité. « Le scout est fait pour servir et sauver son prochain » ; l’ancien scout aussi. Il le fait sans spectacle là où il vit, dans ses conditions de vie ; il apporte sans bruit le Sauveur au monde. Qu’il se sache remercié par Jésus lui-même comme Jésus aura tant remercié Marie et Joseph, et les bons bergers.