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« La Force et la Paix » - Le Mot du Padre par Don Maxence Bertrand
Quand dans l’obscurité d’une nuit de camp, on peut confier ses rêves et ses peurs, quand dans l’humidité et le froid d’un week-end en hiver, on ne cache pas ses découragements ou ses fatigues, quand dans la chaleur d’une marche en été, on partage ses prières et ses espoirs, alors le scoutisme est vraiment une école d’humanité.
Dans les récits évangéliques, Jésus ressuscité apparaît à ses disciples avec les traces des blessures de sa Passion, le cœur ouvert, les mains et les pieds blessés. Avec nous, le Fils de l’Homme, porte ses blessures. Mais surtout il les partage.
Avec nous, le Fils de l’Homme, porte ses blessures.
Grande est la tentation de les dissimuler derrière une apparence ou derrière le sentiment violent d’une revanche à prendre. Jésus apparaît blessé mais prince de la paix. C’est la première parole du Christ ressuscité à ses disciples : « La paix soit avec vous. »
Les Douze avaient été formés par Jésus. Formés à se montrer vrais les uns devant les autres, avec leurs générosités et leurs lâchetés, leurs audaces et leurs angoisses. Jésus lui-même, dans l’agonie, avait partagé à ses plus proches disciples la tristesse de son âme. Il avait eu besoin de leur présence, même fragile, même emportée par le sommeil. Sur le chemin de la croix, Simon de Cyrène l’avait aidé à monter jusqu’au Golgotha pour que tout soit accompli. Et Véronique l’avait consolé par son geste et sa prévenance. La force de l’Évangile n’est pas celle du monde, parce qu’elle n’est pas solitaire. Elle apprend à compter sur les autres pour que d’autres puissent compter sur nous-mêmes.
L’enjeu est de taille, dans le scoutisme, d’éduquer à cette force chrétienne qui n’endurcit pas mais qui affermit au sens le plus noble de ce terme.
La vertu de force, dans la théologie de saint Thomas, n’est jamais synonyme de dureté. La force n’empêche pas de pleurer, de souffrir, ni même de saigner. La force nous tient blessé mais debout. À l’image du Christ en croix, dont les jambes ne furent pas brisées mais le côté transpercé par la lance du soldat.
La force nous tient blessé mais debout.
Au sein du scoutisme, la vie d’équipe – de la patrouille au clan ou à la compagnie – comme le trésor des amitiés vraies permet d’apprendre à traverser les épreuves en comptant sur les autres pour un jour passer l’épreuve de la mort en comptant sur la miséricorde de Dieu. Parce que nul ne se sauve par lui-même. C’est la joie du Ressuscité.
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