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« Le bonheur des autres est entre tes mains : ne les ferme pas. »
Généreux des biens de Dieu
La parabole de ce dimanche est bien étrange. C’est l’histoire d’un gestionnaire qui dilapide les biens et les économies de son maître. Conscient de cette mauvaise gestion, le maître décide de reprendre en main ses affaires. Mais juste avant son licenciement, le gérant achève de dépenser l’argent de son maître en offrant des remises à tous ses clients. Peut-être s’en souviendront-ils ? Et c’est là que la parabole bascule. De façon imprévisible, le maître fait l’éloge de ce gérant pour le moins malhonnête.
Comment interpréter ce retournement de situation ?
La parabole que Jésus raconte suit immédiatement la parabole du fils prodigue. On se souvient de ce fils ruiné qui après avoir dilapidé l’héritage familial décide, tout penaud, de rentrer à la maison pour se faire embaucher par son père. On se souvient surtout de l’immense mansuétude du père qui laisse éclater démesurément sa joie et sa miséricorde.
Les deux paraboles utilisent l’expression « dilapider ». Le fils prodigue dilapide l’héritage familial quand le gérant dilapide les biens de l’entreprise de son maître.
Le terme dilapider n'est pas très fréquent dans la Bible. Il est utilisé entre autres par saint Jacques qui avertit les chrétiens que leurs demandes ne seront pas exaucées si c’est en vue de tout dilapider pour des plaisirs égoïstes (Jc 4, 36). Voici peut-être une clé d’interprétation.
La vraie tristesse du fils prodigue et du gérant licencié c’est d’avoir dépensé pour soi, et seulement pour soi, des biens dont d’autres auraient pu profiter avec eux. Dilapider c’est donc gaspiller égoïstement. Dépenser sans fécondité.
En faisant l’éloge du gérant et de ses larges remises, le maître affiche une immense liberté intérieure. Il n’est pas comptable de sa fortune. Il n’est pas propriétaire en esprit ! Que son argent soit largement dépensé pour que beaucoup en profite, ça passe. Mais que son argent soit dilapidé bêtement et égoïstement, ça ne passe pas vraiment.
Dieu n’a pas une mentalité de propriétaire. Tous ses biens et toutes ses grâces, il les donne abondamment et il nous encourage à les distribuer aussi largement.
Dieu n’a pas une mentalité de propriétaire. Tous ses biens et toutes ses grâces, il les donne abondamment et il nous encourage à les distribuer aussi largement.
Il n’est pas scrupuleux ou regardant de très près sur nos dispositions intérieures et sur la pureté de nos intentions. Le trésor de la charité n’est dilapidé que lorsqu’il n’est pas donné.
Le scoutisme nous apprend que la vie chrétienne n’est pas une aventure solitaire. Le scoutisme nous apprend que la vraie joie n’est pas une satisfaction égoïste. Le scoutisme nous apprend que le bonheur des autres est entre nos mains (cérémonial de l’engagement guide-aînée). Et en cela le scoutisme est une école d’Évangile.
Que cet évangile nous encourage à dépenser librement et largement les biens de Dieu tout au long de cette année. Non pas seulement pour nous-même mais pour les autres et le monde qui nous entoure. Les biens de Dieu sont variés et ils se perdent quand on ne les donne pas. Il s’agit de la joie, de la miséricorde, de la paix, de l’espérance, de la foi et du bien suprême qu’est la charité.
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