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La Bonne Action, une philosophie de vie

26 janvier 2022 Progression personnelle

« Sur mon honneur, avec la grâce de Dieu, je m'engage à servir de mon mieux Dieu, l’Église, ma Patrie et l'Europe, à aider mon prochain en toutes circonstances, à observer la loi scoute. »

Il est des textes qui marquent profondément une existence. Qui jouent un peu le rôle d’une madeleine de Proust. Celui-ci rappelle les veillées de promesses, leur ambiance chaleureuse et sacrée, l’émotion devant la beauté de l’engagement, la fraternité d’une troupe réunie et soudée… C’est un texte que l’on prononce devant un prêtre, devant ses chefs, devant ses parents pour les plus jeunes. Un texte qui est une promesse faite à Dieu, une promesse pour la vie.

Le don de soi est à la mode !

En prononçant cet engagement, le scout promet de servir, et concrètement, de réaliser une bonne action par jour. Cet état d’esprit, d’apparence ringard ou désuet, est en réalité très à la mode. Souvent à l’affiche sur les tableaux des « règles de la maison », la générosité est reconnue et encouragée, notamment par les coachs de développement personnel ou les coachs professionnels, même les « pros de la com' » s'en emparent et pas uniquement ceux d'associations comme Lazare ou encore les Cafés Joyeux. Car les bonnes actions auraient de réels effets sur notre santé physique et psychologique : donner, c’est faire preuve d’humanité, c’est s’oublier pour les autres. Et cela apporte une vraie satisfaction personnelle : une étude scientifique relatée dans le quotidien 20 Minutes indique que l’altruisme réduit le stress, améliore l’humeur et influe positivement sur la santé mentale.

Autant de bienfaits que Baden-Powell ne devait pas ignorer ! En 1881, le soldat britannique mobilise des jeunes désœuvrés pour leur confier des missions d’éclaireurs lors de la guerre du Transvaal en Afrique du Sud. A l’issue de cette guerre, ces garçons reviennent pour lui demander des conseils de vie. Le futur chef scout répond alors de toujours chercher à faire une bonne action quotidienne. Baden-Powell a eu l’intuition que le don de soi est source de bonheur. Plus tard, il proposera dans L’Éclaireur une règle de vie à mettre en pratique dans des camps scouts : parmi les cinq principes, s’y trouve le service. Ce désir d’aider l’a habité toute sa vie. Retiré au Kenya vers la fin de ses jours, il écrit : « Ceci est juste un petit mot d’adieu, pour vous rappeler, quand j’aurai disparu, que vous devez tâcher dans la vie d’être heureux et de rendre les autres heureux. Que cela paraît facile et agréable, n’est-ce pas ? C’est tout d’abord par la bonne action quotidienne que vous apprendrez à apporter le bonheur aux autres. La meilleure manière d’atteindre le bonheur est de le répandre autour de vous ».

« C’est tout d’abord par la bonne action quotidienne que vous apprendrez à apporter le bonheur aux autres. La meilleure manière d’atteindre le bonheur est de le répandre autour de vous ».

Un entraînement quotidien

Mais pourquoi ? La BA quotidienne est un entraînement à vivre la loi scoute, une petite chose qui, à force de répétitions, entraîne à de grandes actions. Mais surtout, la BA est aussi une manière de se contraindre à la bienveillance, et donc d’être toujours ouvert aux autres. La BA nous incite à voir les qualités des personnes, et à prendre soin d’autrui : c’est une ouverture à la grâce de Dieu. « C’est vraiment l’intention qui compte », explique Hélène, cheftaine de louveteaux. « Il faut faire cela dans le but de rendre service, mais surtout de rendre service de façon désintéressée. La BA est un acte gratuit altruiste, sans récompense ; elle ne consiste pas à bien faire notre devoir, ça c’est le boulot normal. C’est vraiment un truc en plus. Le but est de réaliser une bonne action sans se faire repérer ».

Finalement, la BA est un jeu ! Mais un jeu qui nous suit toute la vie, en tant que louveteau, louvette, scout, guide, chef, cheftaine, ancien. C’est par exemple, cet étudiant qui propose à son voisin de lui tailler sa haie. C’est ce chef d’entreprise qui arrive plus tôt chaque matin pour servir un café à ses employés ; ou encore cette jeune femme qui offre sa place à une personne âgée dans un bus.

>>Lire aussi "Donner sans compter", par Thierry Villemagne

Oui, la bonne action scoute s’inscrit dans une véritable philosophie de vie. Alors comment peut-on ne pas l’oublier ? « Sur mon téléphone, je mets un rappel tous les jours vers 17H00. Comme cela, je reçois une notification qui me permet de ne pas l’oublier », explique Louis, étudiant en droit. D’autres portent un bracelet pour s’en rappeler, ou glissent un caillou dans leur chaussure qu’ils enlèveront aussitôt la BA accomplie. Autant de techniques pour mettre en application l’engagement de la promesse.

par Étiennette de La Ruffie






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