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Donner sans compter

24 novembre 2020 Progression personnelle

Le don a-t-il sa place dans l'activité économique ? Quel enseignement le scoutisme peut-il nous donner sur le don ?
Plusieurs questions peuvent être formulées pour nous aider à cerner la place du don dans l'économie et plus généralement dans la société.
  • La gratuité a-t-elle sa place dans l'économie ? Tout produit ou service n'a-t-il pas une valeur ? L'offrir, est-ce le priver de valeur ou priver quelqu'un de sa juste rémunération ? Ou bien encore, la contrepartie n'est-elle pas masquée ?
  • Faire un don, est-ce défiscaliser ou permettre à une initiative d'exister ?
  • Quand je donne du temps à un collègue qui traverse une période difficile pendant mon temps de travail, est ce que je vole du temps à mon employeur ?
  • Etc…
 
Par la prière scoute, les guides et scouts invoquent le Seigneur pour apprendre à « donner sans compter ». Il y a donc nécessairement une efficacité, un fruit dans le scoutisme autour du don.
L'aventure scoute est basée sur le bénévolat. Des jeunes donnant des semaines de vacances, des adultes consacrent des soirées et des week-ends entiers… Tout repose sur le don de temps, sur un engagement. Et ça marche !
Plus fondamentalement, toute la pédagogie vise l'apprentissage du service et du don de soi.
Il est peut-être un peu suranné de parler de « BA » (bonne action), cela fait surement sourire et pourtant elle conduit l'enfant à se décentrer et à rendre service. Cette BA permet d'apprendre à répondre à deux questions : qu’est-ce que j'ai à donner, à offrir - et concomitamment - de quoi l'autre a-t-il besoin ?
 
Quelques années plus tard, on demandera à ce louveteau devenu un éclaireur chevronné au moment de la remise de sa première classe : "Es-tu prêt à continuer à servir ?" En effet, il a progressé et appris à servir. D'abord au service de sa patrouille, le scout a développé des talents pour permettre à celle-ci de camper, de vivre sa vie d'équipe. Puis, il a appris à transmettre aux plus jeunes, etc. Voilà un aspect fondamental : nous ne pouvons donner que ce que nous avons reçu. Nous ne sommes pas la source, tout au plus des bassins recevant l'eau de la source, la stockant, éventuellement lui donnant une teinte ou un goût particulier. Mais attention, l'eau stagnante devient impropre à la vie !
 
Apprendre à donner c'est aussi apprendre à recevoir.
 
Jusqu'au don de soi : « Sais-tu que tu consens d'avance au don de toi-même [...] tu n'appartiens plus à toi mais aux autres » - rituel du Départ Routier.
 
Qu'est-on appelé à donner ? Ainsi que nous l'avons vu : ce que nous avons reçu.
Voici mon témoignage, fruit d'une réflexion sur la Doctrine Sociale de l’Eglise :
  • De l'amour bien sûr !
  • Du temps, de l'attention, de l'écoute : comme époux et père, j'espère avoir donné le temps nécessaire à mes prochains. Rien ne peut être fait à leur détriment. Pour les autres, parmi les quelques décisions prises à la création de mon entreprise, j’ai décidé de consacrer une ½ journée par semaine à des personnes en difficulté au niveau professionnel (chômage, burn-out, reconversion…) c'est du temps donné et la mise à disposition d'un talent.
  • De l'argent, fruit de notre travail. Nous pourrions tout dépenser mais nous préférons une vie certes confortable mais simple. De plus, ne pas donner c'est priver des personnes du nécessaire tel que soins et recherche médicale pour des personnes nées avec un chromosome en plus, des personnes persécutées en raison de leur religion et bien d'autres « causes ». Aussi, dans un premier temps, nous avons décidé de nous appliquer la dîme puis lors d'augmentation de rémunération de donner un tiers de celle-ci.
  • Savoir recevoir : un véritable apprentissage mais dans les épreuves le Seigneur a donné sans compter et avec Cécile, mon épouse, j'ai appris à dire Oui.
  • Et puis… aller là où je n'avais pas forcément envie d'aller, en faisant des maraudes auprès des SDF, des migrants.
 
Le fruit du don ? C'est la joie ! Alors, donnons sans compter !

 

Thierry Villemagne
Gérant d'Humanem, organisme de formation
"Je dois beaucoup au scoutisme : ma construction comme homme, la rencontre avec Cécile, mon épouse, la découverte de la joie de servir et aujourd’hui cela me nourrit comme gérant d’une entreprise de formation et alimente la réflexion d’HUMANEM Formation sur l’homme au travail."
 



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