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[Baden Pow'ELLES] Miroir, mon beau miroirâŠ. Ou comment (vraiment) se regarder en face
26 janvier 2022
Progression personnelle
Telle une Ă©preuve de bac, le sujet pourrait se prĂ©senter comme ceci : « Sâaimer soi avec ses vulnĂ©rabilitĂ©s et ses fragilitĂ©s » DurĂ©e du devoir : une vie (Vous aurez besoin dâun brouillon, voire mĂȘme de plusieurs 😊)
L’hiver est là : une période propice au repli sur soi et à la réflexion… plus de terrasses de café, moins de sorties, l’activité est un peu ralentie. C’est le moment idéal pour se regarder en vérité. Loin du regard des autres, cette période de vie à l’intérieur permet de déployer du temps pour s’accepter… Du temps pour se voir en vérité, pour reconnaitre ses contradictions, ses blessures, du temps pour accueillir ses fragilités, ses vulnérabilités.
Cette confrontation à soi-même va à l’encontre de ce que notre société nous propose. La domination de l’image sur les réseaux peut nous faire glisser sur une pente factice …
Vidéos et photos sur TIKTOK et Insta, performance et business sur LinkedIn, le paraitre est roi, loin parfois de la vérité. Ces outils de com’ permettent une large diffusion des contenus ce qui est purement incroyable tant il met tout à la portée de tous.
Loin de moi l’idée de les rayer de la carte, je suis la première à les utiliser et à m’en servir au quotidien… mais je réalise combien ils peuvent parfois être un frein à ma croissance. Ma croissance, mon gain de maturité ont besoin d’authenticité et de vérité …
Et pourtant c’est souvent bien inconfortable de se voir en face… douloureux même de s’accepter tant nous aimerions ne déceler aucune fissure.
Enfin, fissure …. Cela relève parfois plus de la faille de San Andréa !
Comment pourrait-on en effet aimer ce qui nous fait souffrir ? Comment apprivoiser cette part d’ombre tapie au creux de nos âmes ?
Jalousie, colère, rancœur, angoisse, orgueil, envie, souffrance physique, blessure psychique… elles sont nombreuses les marques du temps et de la vie sur nos âmes et dans nos cœurs. Chacun a sa noirceur, ses hontes et ses replis, chacune son lot de peurs et d’incompréhensions. C’est la nature même de l’Homme.
J’ai longtemps cru qu’il fallait l’enrayer cette vulnérabilité, la faire disparaitre, la piétiner pour qu’à jamais elle me fiche la paix... Mais à chaque fois comme par magie elle m’explose au visage encore plus violement alors même que je la pensais dominée…
J’ai pourtant un désir tenace de museler ces fragilités, de les rayer de la carte pour qu’elles me laissent tranquille une bonne fois pour toutes ! Après tout un travail fait sur moi, comment en suis-je encore à parfois en souffrir ?
C’est bon j’ai compris, ça suffit !!! Echec et mat.
A force j’ai dû me rendre à l’évidence… la méthode est carrément inefficace !
Range ton orgueil ma cocotte, dépose les armes… ce n’est pas comme ça qu’on leur parle à nos infimes souffrances…. Plus on les cache plus elles nous envahissent, comme si elles réclamaient leur droit d’être là…
Alors j’ai tenté la douceur, l’acceptation et l’amour. Obligée de ranger ma fierté et ma force, j’ai fini par décider d’aimer mes fragilités. Plus facile à dire qu’à faire !
D’abord les regarder en face … leur reconnaitre une place, en connaitre les contours pour mieux les distinguer.
Reconnaitre en ma vie les blessures et les souffrances, identifier chez moi les failles et les béances, ne serait-ce finalement pas ça grandir en humanité ?
Forcée de pratiquer l’humilité, je grandis en mon âme car j’accueille tout ce qui fait de moi une personne unique. Enfin j’accueille, c’est vite dit... C’est plutôt je tente d’accueillir ! Je suis comme qui dirait un peu en rodage au point de vue acceptation 😊 ! Notez que le moteur est quand même en route c’est déjà un bon point !
Et je ne suis pas la seule, nous sommes tous dans le même cas …. Cette fragilité humaine est même d’une banalité …
Fuir nos ombres, nier nos souffrances, effacer nos fragilités, tout ça reviendrait en réalité à nier une partie de nous-même.
Mais le Christ, Lui, nous aime tout entier, avec toutes nos casseroles et nos imperfections !
Il nous aime parce que nous sommes nous ! Vous vous souvenez du texte des Béatitudes ? … Il aurait même un léger faible pour les petits, les pauvres de cœur et ceux qui pleurent ! et Bim ! Pile dans le mille Emile, je suis sûrement dans le top 5 de Ses chouchous en ce moment !
Alors quoi ? c’est quoi son secret au Boss de l’Amour ?Et s’il avait eu LA VRAIE BONNE IDEE ?? Voir des richesses dans nos faiblesses ?
Oui vous avez bien lu…dans les moments difficiles, dans nos doutes, nos colères, nos égarements, c’est sans doute dans ces creux de la vie que nous sommes les plus humains.
Oui, nos vulnérabilités sont une richesse car elles nous façonnent et font de nous un être unique !
Elles font partie intégrante de notre histoire, de nos expériences, de notre vie, et elles donnent du fruit.
Elles sont avec nos forces les deux facettes d’une même médaille.
Elles donnent de la profondeur à la légèreté, du poids à nos élans du cœur et nous permettent d’être en vérité avec nous-même et donc avec les autres !
Nos fragilités sont un pont tendu entre nous et les autres. Elles sont les liens qui nous unissent, les partages du cœur qui rapprochent.
Elles donnent l’élan pour accomplir, tout en douceur …
Vêtues de ces vertus, ces fragilités parfois tant détestées sont à faire de nous des alliées !
par Anne HUC
Fondatrice de Providenti’ELLES
Ancienne cheftaine de meute, elle a 4 enfants avec Olivier, investi au district de Nantes.
Convaincue de la modernité des valeurs scoutes, elle essaye de les appliquer dans les différents pans de sa vie de femme.
>> Du même auteur : Suivi de conjoint... ou la solitude cachée des rentrées scolaires.
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