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[Baden Pow'ELLES] L'amour de soi : Je m’aime, je m’aime beaucoup même….
" Je m’aime. Je m’aime beaucoup même… "
Quand on lit ces quelques mots on imagine que celui ou celle qui les prononce a quand même le melon ! Un égo avec un grand E et de l’orgueil en démesure ! On se dit que quand même, avec tous ses défauts qui nous sautent aux yeux, il (ou elle) est un peu gonflé pour un catho... "
Vous êtes peut-être loin de réagir comme ça mais en ce qui me concerne, j’ai souvent eu du mal avec l’amour de moi. Non pas que je ne m’aimais pas … Je m’aimais bien… Mais j’avais un mal de chien à le reconnaitre ! Je me disais que c’était de l’orgueil, de l’égocentrisme…. Que si je suis comme je suis : grande, belle, intelligente et blonde, c’est que j’ai de la chance parce que franchement je n’y peux rien d’avoir été aussi gâtée au départ ! ... Bon ceux qui me connaissent savent que je suis petite et brune… Mais que j’ai de l’humour ! (à défaut d’avoir les atouts de Paméla Anderson). Sincèrement, qui, parmi les bons cathos que nous sommes, élevés avec la charité en bandoulière, mère Térésa en guise de Pop Star et le foulard scout en détail chic, qui s’est toujours senti à l’aise avec l’amour de soi ?
« Aime ton prochain comme toi-même »
A la base pourtant le message est clair : « Aime ton prochain comme toi-même » . La première partie on l’a tous… Jésus en guide topo des chemins de l’amour nous montre au jour le jour comment l’amour de l’autre transcende, nourrit, libère et conduit au Père… Mais la deuxième partie est plus touchy… Moins vendeuse, si vous voulez… Ça ne sent pas assez le sacrifice, la souffrance… C’est là où on se trompe !!
On ampute en fait une partie du verbe aimer. On le sait, quand on est parent et conjoint, aimer l’autre ne veut pas dire l’enrubanner de toutes les qualités, le voir comme parfait, l’aduler ou nier sa finitude. On aime son enfant de manière inconditionnelle alors même qu’il peut à certains moments nous en faire baver ! (Juste pour grandir hein, pas par sadisme). Il commence par nous empêcher de dormir et nous laisser tout plein de kilos. Il nous rend chèvre et peut bramer dans le caddie pendant deux heures (alors que tout le monde nous regarde). Il nous dit 11 heures, pour minuit et veut faire passer la bière pour un coca… Et avec tout ça on l’aime ! De manière viscérale… sans conditions préalables...
J’épargne le portrait de l’amour conjugal, vous avez bien saisi que l’œuvre de Dieu qui partage votre vie a lui aussi son envers… Alors oui, s’aimer n’est pas de l’orgueil si on assume toutes les parts de soi. Même celles qu’on aimerait ne pas avoir…
Notre paresse à aller voir la tante Marie Cunégonde,
Notre jalousie à ne pas aller au ski tous les ans comme la copine du sport,
Notre agacement à voir notre collègue de la Com’ toujours en retard,
Notre orgueil à penser qu’on savait, nous, faire taire nos moufflets à la messe (ou alors on sortait hein !!),
Notre mépris en regardant cette voisine qui porte toujours les mêmes vieilles chaussures abimées,
Notre hésitation à dire qu’on est catho quand ça débine l’Eglise à la machine à café.
Toutes ces noirceurs de l’âme, ces trucs pas beaux que l’on a tous, doit-on également les aimer ? Ce n’est pas eux qu’on doit aimer mais nous avec eux… Ne pas nous renier, ne pas les ignorer… Se regarder en face c’est reconnaitre ses faiblesses, sa petitesse, tous nos défauts qui sont autant de chances (comme dirait l’ami Jean Jacques). Autant de chances de nous découvrir humains, frères des plus pauvres, en résumé, d’une singulière banalité.
S’aimer en vérité est sûrement bien plus compliqué que de s’aimer tout court. Et si l’on s’aime comme le Christ nous aime, avec nos blessures, nos limites, nos doutes et nos imperfections, alors seulement nous serons en mesure d’aimer les autres.
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