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Une veillée d'arme s'achève… Le Mot du Padre par l'Abbé Tristan de Chomereau
Juste avant son Ascension, Notre Seigneur Jésus Christ avait envoyé ses apôtres en mission « jusqu’aux extrémités de la terre »[1]. Mais ils s’enfermèrent aussitôt au Cénacle. L’Église commençait-elle mal ? Non. Certes les Apôtres et les disciples étaient tétanisés par la peur — défense illusoire, ils avaient poussé les verrous par crainte des Juifs ; ils avaient oublié une bonne part des enseignements du Christ, lesquels leur étaient souvent obscurs. Ils ne désobéissaient cependant pas au Seigneur, mais ils faisaient une retraite de dix jours, comme une veillée d’armes, pour se préparer à l’accomplissement de sa promesse : « Vous allez recevoir une force quand le Saint Esprit viendra sur vous »[2].
À la Pentecôte, l’Église, le corps mystique du Christ — Jésus en est la tête, nous sommes ses membres— reçut son âme : l’Esprit Saint. Ainsi comme Dieu insuffla dans les narines d’Adam « le souffle de vie et l’homme devint vivant »[3].
Pierre s’adresse alors à la foule sans crainte aucune ; il prêche la plus pure doctrine chrétienne ; trois mille personnes se convertissent. Bientôt les Apôtres enseigneront le monde connu d’alors, jusqu’aux Indes avec saint Thomas. Et l’aventure se poursuit aujourd’hui ; elle se poursuit avec chacun de nous.
« Fils de la chrétienté, le scout travaille à établir le Royaume du Christ dans toute sa vie et dans le monde qui l’entoure »
La plupart d’entre nous sommes confirmés (ce fut notre Pentecôte). Nous possédons les sept dons du Saint Esprit : nous sommes donc aptes au troisième principe du scoutisme européen : « Fils de la chrétienté, le scout travaille à établir le Royaume du Christ dans toute sa vie et dans le monde qui l’entoure ». Nous y sommes aptes, mais travaillons-nous réellement à cette instauration ? Y croyons-nous seulement ? N’est-ce qu’une jolie formule destinée aux jeunes âmes ?
On sous-estime la puissance de l’action du Saint Esprit en nous. Est-ce la raison pour laquelle nous ne sommes pas davantage apôtres, ce que nous sommes pourtant par le baptême et la confirmation ?
Selon Vatican II[4], les laïcs permettent que « la force de l’Évangile brille dans la vie quotidienne, familiale et sociale ». Cette responsabilité provient directement de Jésus-Christ, à travers le Baptême et la Confirmation.
C’est dans leur vie ordinaire que les fidèles laïcs évangélisent. Selon saint Josémaria « la participation spécifique du laïc à la mission de l’Église consiste justement dans la sanctification ab intra – de manière immédiate et directe – des réalités séculières, de l’ordre temporel, du monde »[5].
Ainsi dans leur vie quotidienne, faite de relations familiales, professionnelles et sociales, les laïcs font pénétrer l’esprit du Christ dans les institutions sociales et professionnelles, dans les moyens de communication, etc. Cette transmission de l’Évangile se fait d’ailleurs surtout « de personne à personne, dans un dialogue d’amitié sincère, tel le levain dans la pâte, « à la manière d’un ferment »[6].
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