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« Prendre sa part pour une espérance en acte » - Le Mot du Padre par Don Maxence Bertrand
Jésus à souvent prêché autour du lac de Galilée. Ceux qui se sont déjà rendu en Terre sainte connaissent la beauté et la paix de ce lieu. Le mont des béatitudes qui surplombe le lac est magnifique et on imagine sans peine une foule nombreuse écouter les tout premiers discours de Jésus :
« Bienheureux les pauvres de cœurs, le royaume des cieux est à eux. Heureux les doux ils obtiendront la terre promise… »
La parabole des talents au contraire a été racontée par Jésus quelques jours seulement avant sa mort, aux alentours de Jérusalem, dans un contexte extrêmement tendu. Plusieurs apôtres, inquiets, avaient insisté pour qu’il ne monte pas à Jérusalem.
C’est pourtant là que Jésus va prononcer son dernier discours. Discours assez bref de deux chapitres.
- Le chapitre 24 de l’évangile de saint Matthieu est une prophétie de la fin des temps, une description apocalyptique d’un temps d’épreuve, de guerres, de famines. L’Église a toujours considéré qu’il s’agissait d’événements répartis dans l’histoire. On peut donc y lire nos propres épreuves, personnelles familiales, sociétales. Jésus évoque les moments de notre vie où tout semble chavirer, où nos repères s’effondrent.
- À la suite de cette description, Jésus va imaginer trois paraboles : celle des vierges sages et des vierges folles, celle des talents et celle du jugement dernier.
Jésus n’a pas donné de titre à ses discours mais s’il fallait le faire pour ce dernier, nous pourrions peut-être suggérer celui-ci : « Que faire quand tout semble s’effondrer ? » Je ne suis ni catastrophiste ni collapsologue parce que je ne crois pas à des ruptures aussi fortes dans l’histoire de l’humanité. Pourtant, à certains moments de notre vie personnelle ou sociétale, on peut éprouver une forme d’angoisse devant la disproportion entre le mal qui nous atteint et notre capacité à y répondre. Devant l’ampleur du mal, nous pouvons être tétanisés.
Alors, que devons-nous faire ? La parabole des talents doit être lue dans ce contexte-là.
Les deux premiers serviteurs de la parabole ont accepté de prendre une part de l’effort et du travail. Ils ont consenti à être responsables dans des petites choses et non pas du domaine tout entier. L’un pouvait travailler davantage que l’autre mais ça n’a pas été un sujet de discorde entre eux. Ils ont fait un peu de bien à la mesure de leur capacité, de leur caractère et probablement des circonstances qui se présentaient. Ils ont été fidèles « dans des petites choses ».
Le dernier serviteur a passé, au contraire, son temps et son énergie à faire des théories et à juger son maître. Il a passé son temps à critiquer la situation et à se plaindre. Mais pendant ce temps, il n’a rien fait. Et non seulement il n’a rien fait, mais en plus il s’est fait peur tout seul.
Cet évangile est une invitation à lâcher quelques-unes de nos théories mais surtout à lâcher quelques-unes de nos peurs. Dieu ne nous demande pas de gérer le domaine tout entier, mais de prendre notre part, de passer comme lui en faisant le bien. Ne serait-ce qu’un peu de bien…
« As-tu compris par la communion à la peine des hommes que nous avons recherchée dans nos entreprises et dans nos services, que la vie est à prendre au sérieux, que tout acte d’un routier scout compte et engage ? » (Cérémonial du départ routier)
Dans l’épreuve le scoutisme nous apprend la valeur de tout acte, aussi insignifiant qu’il puisse paraître aux yeux du monde. Faire du bien, servir humblement et prier simplement. Tout cela ne sauvera pas le monde entier, mais ce sera notre petite participation à la communion des saints et au mystère de la Croix de Jésus.
Parce qu’il est, Lui, l’unique sauveur de ce monde et des âmes.
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