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[Baden Pow'ELLES] "Suivi de conjoint"… ou la solitude cachée des rentrées scolaires
"Suivi de conjoint"
Une case cochée sur une circulaire, un statut bancal pour expliquer la situation…. Cette expression si fréquemment utilisée recouvre une réalité que seuls trois mots ne peuvent pas résumer.
Elles sont nombreuses chaque année à tout quitter pour suivre leur mari. Un changement de poste, une mutation, une promotion… autant de situations qui poussent tous les ans des familles sur les routes de France afin de s’ancrer dans une nouvelle ville.
C’est normal se dit-on, il gagne plus, son poste prime… et puis c’est vrai il nourrit la famille et on peut l’en remercier ! Ce que l’on dit moins c’est la solitude de celles qui doivent tout mettre en œuvre pour que la famille fonctionne au mieux avec toutes ces nouveautés. Aménager le logement, réconforter l’ado qui a quitté ses amis, faire toutes les démarches administratives, trouver le généraliste qui veut bien de nouveaux patients, sécher les larmes de la dernière qui ne connait pas son école, trouver une crèche pour le dernier ….qui va la consoler, elle, avec son blues du lundi matin quand elle retrouve son appartement pas encore installé et personne avec qui boire un thé ? La femme elle aussi a tout quitté : ses amis, la maison dans laquelle elle s’était investie, le boulot qui lui plaisait, ses repères qui ancrent tellement le quotidien. Une décision qu’il a fallu prendre parfois difficilement.
Vous les reconnaitrez un peu à l’écart à la sortie de l’école, le nez sur le portable pour cacher qu’elles ne connaissent personne… Ces femmes qui se proposeront pour l’APEL en moins de deux ont cette chance de l’école pour nouer des contacts… Quid de celles qui n’ont pas d’enfants ou des grands déjà envolés ? Encore plus dur d’avoir un trait d’union avec l’extérieur quand le prétexte de l’école ne permet pas les échanges quotidiens.
A chaque déménagement, un déracinement. Certes on gagne en flexibilité et en agilité : on acquiert petit à petit des réflexes pour s’adapter et traverser cette période mois difficilement. Mais tel un arbre qui a été transplanté…. Il peut avoir du mal à reprendre racine…
- Quelle vigilance à avoir envers ces solitudes cachées ?
- Comment dire avec authenticité sa difficulté à arriver dans un endroit inconnu ?
- Comment repérer la nouvelle du boulot à la machine à café ?
- Que lui dire sans lui laisser penser qu’on a pitié ?
- Quels mots trouver pour aller aborder celle que l’on pense en manque de liens ?
Flashback sur votre montée aux guides…
Vous vous souvenez encore bien de celle qui est venue vers vous en 1er, vous faisant passer du statut de « petite nouvelle » à fille de la patrouille ? Elle vous a bien aidée celle-là, en prenant les devants… Que vous soyez celle qui arrive ou celle qui est déjà installée, n’oubliez pas la fraicheur et l’authenticité qui permettent d’établir un lien solide et confiant ! Dire son besoin de l’autre c’est dévoiler son humanité
Aller à la rencontre de l’autre, c’est s’ouvrir au Christ qui vit en chacun de nous.
Pas besoin de chichis, pas la peine d’en faire des tonnes ! Une soirée pizza-bière au débotté sera plus propice à la rencontre qu’un diner guindé à 15 ! Rester soi-même donne à l’autre la chance d’être en vérité 😊. Pour avoir été souvent aborder ces nouvelles venues, je sais à quel point quelques mots parfois anodins peuvent réchauffer le cœur. Pour avoir été aussi accueillie, je sais qu’il est parfois dur d’oser faire le 1er pas !
J’ai la grande chance au quotidien de côtoyer ces femmes qui arrivent et disent en toute humilité ce désir de tisser des liens. J’évoque avec elles leur arrivée, ce qui a été un déclic ou ce qui les a particulièrement aidées… voilà ce qu’elles disent de leur expérience :
- Carole m’explique avec ses mots si précieusement choisis : « Ce qui compte c’est la qualité de l’accueil !! C’est tellement important de sentir le désir de rencontre de celui qui nous accueille ! le regard porté sur l’autre est capital ».
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Pour Sylvie, son état d’esprit à elle -aussi est un préalable à ces liens de qualité : « Se sentir guidée, aiguillée, lancée …. Tout cela suppose d’arriver dans un état d’esprit ouvert ! Il faut être en capacité d’être accueillie ! »
Mère Téresa disait qu’« il n’est pas de plus grande pauvreté que de n’exister pour personne… ». A nous de lutter contre la pauvreté de l’autre ! à nous de renouer des liens solides si durement mis à mal en cette période de pandémie ou l’autre est devenu potentiellement dangereux ! Prenons ce temps d’attention à l’autre qui nous permet si souvent de faire des rencontres incroyables ! Donnons-nous cette chance de connaître les autres !
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